La peine de mort est plus ancienne des sanctions pénales, connue depuis l’Antiquité. Elle s’est particulièrement développée au Moyen Âge, est déclinée en une multitude de modalités d’exécution selon le crime commis et auxquelles s’ajoutent des peines infamantes ante ou post-mortem destinées à humilier le criminel ; les bourreaux se professionnalisent tandis que l’exécution en elle-même devient un spectacle attirant la foule.

La réflexion autour de la peine capitale s’est affirmée en France dès 1791 avec le premier débat parlementaire sur le sujet, avant de se développer progressivement au cours du 19e siècle -à l’instar de Victor Hugo publiant Le Dernier jour d’un condamné en 1829. Plusieurs tentatives de législation ont vu le jour, sans succès, jusqu’en 1981, où la rencontre de la volonté politique du pouvoir en place et des convictions personnelles du nouveau Garde des Sceaux, Robert Badinter aboutira à l’abolition définitive de la peine de mort en France, par la loi du 9 octobre 1981.

Petit aperçu d’estampes illustrant cette thématique de la peine de mort, conservées dans nos collections.

Auteur : Cindy Geraci, Directrice du Musée, octobre 2021.

Gravure de Sarcifu, dessiné d’après nature par Fious, vers 1793. Sur la place de la Révolution, sur l’échafaud, le bourreau montre à la foule, contenue par des gardes, la tête coupée de Louis XVI, tandis que son corps gît sous la guillotine. Acquisition 2009.

 

« La peine de mort » de Félicien Rops (1833-1898). Héliogravure signée dans la plaque imprimée sur simili japon, fin XIXe siècle. Acquisition 2012.

 

« Vieillards, votre heure est venue!…… O! mort, laissez-nous le tems de guillotiner ces jeunes Hommes. » Lithographie de Charles Joseph Travies de Viliers, extraite de « La Caricature », n° 228 du 19 mars 1835. Devant la Cour des pairs de France : pairs de France (âgés) en costume, debout, à genoux ou assis sur des bancs, suppliant la mort (à droite, représentée en squelette) qui apparaît dans les airs. Elle tient un sablier dans la main gauche et le pointe de l’index droit.

 

Le bourreau guillotinant un homme. Carte postale datée de 1910. Acquisition 2007.

 

« Aimez-vous les uns les autres ! ». Lithographie originale de Maurice Dumont, 1894.

 

« Le condamné à mort », carte postale, vers 1948. Illustration de Pierre Ryreyre, vers 1948. Acquisition 2014.

 

« La peine de mort dans ses dernières interprétations », dessin à l’encre et au crayon de Rivalta, vers 1910. Acquisition 2016. Ce dessin fait référence à l’affaire Jules Durand, syndicaliste, accusé à tort d’être « responsable moral » de l’assassinat d’un chef d’équipe non gréviste, tué en réalité lors d’une rixe entre ivrognes. D’abord condamné à mort, peine commuée en 7 ans d’emprisonnement, il est gracié et libéré en 1911 avant d’être innocenté en 1918.

 

Dernière exécution publique en France : Eugène Weidmann guillotiné le 16 juin 1939 devant la prison St Pierre à Versailles. Le 16 juin 1939, il est 4 heures du matin devant la prison St Pierre de Versailles, Weidmann va être exécuté, le couperet de la guillotine va s’abattre ». Photo AFP. Acquisition 2014.