Antoine François Desrues (1744-1777) est un marchand épicier parisien qui tente de s’enrichir rapidement en montant de petites escroqueries.

Orphelin, il est confié dans son enfance à un oncle qui le place aux bons soins des Frères des Ecoles Chrétiennes.

Il effectue son apprentissage chez un ferblantier puis un épicier avant de partir travailler à Paris, où il est embauché par un membre de la famille de son maître en 1767. En 1770 il devient propriétaire de la boutique et devient marchand épicier droguiste.

Il se marie avec Marie-Louise Nicolais, héritière d’une petite fortune par son beau-père. Mais l’héritage tarde à arriver et dans cette attente, Desrues emprunte et s’endette.

En 1775, il rencontre M. Saint-Faust de Lamotte, propriétaire dans l’Yonne, désireux de vendre son domaine. Desrues et sa femme l’achètent officiellement en décembre.

Par la suite, Madame Lamotte venant à Paris prendre des conseils, est hébergée par le couple Desrues. Desrues l’empoisonne doucement et enterre son cadavre, dans une cave qu’il a loué sous un faux nom, en 1776. Il fait de même avec le fils Lamotte, qu’il fait enterrer dans un cimetière de Versailles. En 1777, M. Faust de Lamotte dépose plainte auprès du commissaire de police du Châtelet pour retrouver sa femme et son fils. La perquisition de la boutique de Desrues permettra la découverte de ses crimes.

 

 

Son procès, instruit par le Châtelet, s’ouvre le 30 avril 1777 : Desrues est condamné à l’amende honorable, puis a être roué et brûlé vif. Sentence confirmée le 5 mai par le Parlement.

Desrues avant d’aller au supplice, se met à genoux, et demande pardon aux magistrats des mensonges qui l’a soutenu lors de son procès, se disant innocent du crime d’empoisonnement dont il était accusé.

 

Il est roué vif en place de Grève le 6 mai 1777. Son corps est brûlé et ses cendres dispersées.

 

 

Sa femme, emprisonnée à La Salpêtrière, fut assassinée en 1792 par les émeutiers de septembre.

 

Le crime de Desrues est évoqué par dans Les Misérables et Alexandre Dumas en fait l’une de ses causes dans ses Crimes célèbres.

 

Cindy Geraci.

Sources et bibliographie :

Les illustrations proviennent des fonds du Musée du Barreau.

Annie Duprat, L’affaire Desrues ou le premier tombeau de l’Ancien Régime, dans Sociétés & Représentations 2004/2 (n° 18), pages 123 à 134.