Paul Foy est né le 2 février 1879 à Paris dans une famille de la bourgeoisie française. Son père Félix David Foy, né à Bordeaux en 1850 fut combattant de la guerre de 1870 (67e infanterie de Soissons) avant d’exercer le métier de banquier. Sa mère, Eugénie Mayragues a vu le jour à Marseille le 10 janvier 1858 (elle décèdera en 1932) dans une famille aisée ; en effet le père d’Eugénie, Louis Isaac Mayragues, exerçait comme agent de change près la bourse de Paris nommé par l’Empereur Napoléon III en 1862 ; son grand-père paternel avait combattu dans la Grande Armée et fut décoré par Napoléon III. Quant à son oncle, Emmanuel Foy, il fut fait prisonnier lors de la guerre 1870 et déporté en Silésie. Tous sont originaires de Marseille ou de Bordeaux.

Paul grandit à Paris. Il étudie le droit et les langues orientales vivantes dont il sera diplômé. Il entre au palais en 1898 comme clerc d’avoué. Il poursuit sa vocation, est licencié en droit en octobre 1902 puis admis au tableau parisien en novembre de cette même année. Il plaide aux Assises et en correctionnelle.

En ce début du 20ème siècle, Paul approche également la politique : il travaille en 1905 au ministère des finances au cabinet de Charles Dumont ; peu après, il devient secrétaire de Georges Bureau, attaché parlementaire, député de Seine-et-Oise.

En tant qu’avocat, Paul s’illustre déjà comme avocat engagé, au service du droit et de la liberté. Début janvier 1905, la ville de Saint-Pétersbourg connaît une manifestation populaire pacifique d’ouvriers et des habitants à la suite de licenciements d’ouvriers d’une usine ayant entraîné une grève dans plusieurs usines. La répression est sanglante, faisant état de nombreux morts et blessés. La population réagit fortement et de nombreux intellectuels, avocats, professeurs protestent. Un groupe de confrères parisiens adressent aux avocats de Saint-Pétersbourg une pétition les félicitant « pour l’honneur de la profession, élevé contre l’atroce répression qui vient d’ensanglanter Pétersbourg » de leur protestation indignée de l’humanité, de la liberté, du droit. Paul en est signataire.

Toujours en cette année 1905, le Palais est agité par une affaire particulière, impliquant Paul. Plusieurs avocats parisiens se trouvent mêlés dans ce que les journaux ont appelés « les scandales du Palais ». Quatre hommes d’affaires se voient reprochés de s’être livrés à une sorte de rabattage des femmes, sous le coup de poursuites correctionnelles pour vol dans les grands magasins, et de leur avoir imposé un avocat de leur choix, très onéreux, pour leur obtenir un sursis. Paul Foy fait partie des avocats qui ont été indiqués par l’un des inculpés. L’affaire est jugée par la 10e chambre correctionnelle à la fin du mois de mars, et les avocats impliqués n’ont pas été poursuivis, même si le procureur général Mornet leur a adressé des blâmes, tout en précisant que « les défaillances de quelques-uns de ces membres n’enlevaient en rien à l’honneur du barreau parisien ».

Paul démarre sa carrière d’avocat et d’homme politique. Il goûte également au bonheur personnel en épousant Grâce Tilcom, dont il aura un fils Edouard, né en 1907.

Sur le plan militaire, Paul a effectué son service en 1899 à Nancy, au 69e régiment d’infanterie, d’où il ressort avec le titre de sous-officier. En 1912, il est versé dans le service automobile et accomplit des manœuvres de cadre en mai 1914.

La guerre éclate. Paul, maréchal des logis automobiliste, est mobilisé le 2 août 1914. Il écrit le 14 août à son bâtonnier Henri Robert pour lui indiquer qu’il est près de la frontière, non loin de Strasbourg : « l’entrain est merveilleux et la confiance absolue ». Dans une seconde lettre datée du 2 septembre, le bâtonnier lui a répondu par courrier : « J’ai été ravi de vos excellentes nouvelles si affectueuses », en précisant que de son côté il y a de la « tristesse et que de deuils ! ». Il vient d’être nommé au conseil de guerre de la 1ere armée et s’en réjouit : « Je suis heureux d’exercer notre belle profession en de si terribles circonstances ». Son moral est encore bon, comme pour l’ensemble des mobilisés : « ici on est sûr de vaincre ».

Lettre de Paul Foy au Bâtonnier, 14 août 1918.

En février 1915, Paul revient de Thann où « on vit dans les caves » écrit-il. Effectivement, en janvier, Thann a subi plusieurs bombardements successifs, obligeant les combattants et les civils à fuir ou à se mettre en sécurité. Il est replié à quelques kilomètres au sud de Thann, à Wesserling, et envoie à son bâtonnier une carte postale sur laquelle ont été tamponnés trois cachets postaux « ayant un caractère véritablement historique ». Il restera rattaché à la section du train des équipages durant tout le conflit, passant d’un escadron à un autre. En octobre 1917, il est nommé sous-lieutenant temporaire et affecté à la VIIe armée ; il accomplit ses missions sous le commandant du général Arboux, chef de la direction du Service automobile de l’Armée qui lui obtient une citation, lui attribuant la croix de guerre.

De novembre 1917 à janvier 1918, il organise et dirige personnellement les transports dans les secteurs Hecken Carspach et Hirtzbach, au sud-ouest de Mulhouse. Il est en février-mars détaché et envoyé en renfort de la 1ère armée (général Gouraud) en Champagne, avec sa section. En mai 1918, il est sur le secteur Châtillon-Port à Binson, dans la Marne. Il participe à la deuxième bataille de la Marne (27 mai-6 août) et prend part à la grande offensive allemande du 14 juillet dans la région de Châlons sur Marne, la Veuve, Bouy St Etienne, en direction de Suippes. Le 15 juillet, une préparation d’artillerie, avec obus toxiques et large emploi d’ypérite, ébranle le sol sur plusieurs centaines de kilomètres ; des obus s’écrasent en même temps sur Châlons, Epernay, Dunkerque et Paris. Les français résistent, les allemands ne parviennent pas à prendre la ligne de crête. Plusieurs de ses hommes sont blessés, et il s‘attache personnellement à les faire citer. Il quitte ensuite la 1e armée pour la 7ème, sur ordre du G.Q.G. (Grand Quartier Général).

Le jour de la « grande victoire », il rentre à Mulhouse, au lendemain même de l’Armistice. « Depuis-écrit-il au bâtonnier le 28 novembre, j’ai assisté au défilé des troupes à Mulhouse et à Colmar. Souvenirs impérissables ». La guerre est finie. Paul est aux Armées depuis le 4 août 1914, il a fait son devoir de français : « je me suis efforcé de me rendre utile là où les chefs m’avaient placé ». Il sort de ce conflit sans blessures physiques mais sans doute terriblement marqué par les horreurs de cette guerre : « Je serais fier de reprendre toutes mes chères occupations ».

Paul est démobilisé en mars 1919 et reprend le chemin du Palais.

Par patriotisme ou par tradition familiale, il s’attache néanmoins à assister à toutes les écoles de perfectionnement, ce qui lui a valu plusieurs témoignages de satisfaction de la part des autorités militaires, dont celle de Philippe Pétain en 1934 : « FOY Paul Capitaine… Suit les cours de son école de perfectionnement avec un zèle et une assiduité exemplaires et se fait remarquer par son travail et les excellents résultats obtenus ». Il deviendra administrateur de sociétés durant sept années.

Du côté du barreau, Paul est contraint de renoncer à sa carrière « qui était la joie de ma vie » le 15 février 1921 : sa mobilisation de 1914 à 1919 et de « douloureux événements de famille », l’ont obligé à s’occuper « des intérêts engagés dans différentes affaires industrielles », « ce qui est tout à fait incompatible avec la profession d’avocat à la cour ». Il devient administrateur de la société « l’accessoire industriel et automobile », entreprise de fournitures générales pour l’automobile et l’industrie, dans laquelle il avait engagé des capitaux importants. Une fois la société remise sur pied, il démissionne de son poste d’administrateur en 1927 et se réinscrit au barreau ; il est réadmis au tableau le 3 janvier 1928.

Dans les années d’entre-deux-guerres, Paul a une vie trépidante : il développe sa clientèle, se spécialise en droit des loyers et des habitations, se remarie et agrandit sa famille avec deux fils, poursuit ses engagements militaires (il est promu Chevalier de la Légion d’honneur pour les services rendus en 1914-1918 en qualité de lieutenant au centre de mobilisation du Train des Equipages militaires n°21 en 1928), en devenant capitaine honoraire en 1937. Cette même année où monte la tension internationale et à la suite de l’annexion des Sudètes, il contracte un engagement volontaire. Il est décoré en 1938 de la rosette d’officier de la Légion d’honneur.

1939. Paul, âgé de 60 ans, père de trois enfants, s’engage volontairement et quitte son cabinet. Un télégramme de l’armée daté du 26 septembre le somme de rejoindre son centre.

Télégramme de mobilisation. 1939.

Dans le questionnaire de mobilisation envoyé par le barreau de Paris à tous les avocats de son ressort, il répond négativement à la question « Avez-vous choisi un confrère parmi les non mobilisables qui serait disposé à surveiller vos dossiers et à vous substituer ? ». En octobre 1939, alors qu’il est à Rambouillet, il adresse à son confrère Georges Vidal, désigné par le bâtonnier en septembre 1939, une lettre expliquant qu’il a prié ses collaboratrices d’assurer la remise de certaines de ses affaires, mais qu’il ne manquerait pas de faire appel à lui « dès qu’un procès plus important devra absolument être plaidé ». Mais en décembre, Georges Vidal écrit au bâtonnier que « toute une correspondance s’accumulait au vestiaire à l’adresse de Paul Foy sans que jamais personne soit venu les retirer ». Ne voulant pas être indiscret, il demande au bâtonnier l’autorisation de pouvoir gérer cet amoncellement de lettres. En janvier 1940, le bâtonnier informe Me Vidal que Paul Foy est passé le voir et qu’il lui a assuré avoir fait le nécessaire pour les affaires courantes. Reconnaissant envers son confrère, il « serait heureux si vous vouliez bien lui continuer votre concours dans certaines affaires plus difficiles que les autres ».

En juin 1940, Paul est dans le secteur du Sud de la Loire. Il s’illustre lors de la bataille de France au cours d’opérations difficiles et est décoré d’une citation à l’Ordre du groupe.

Paul restera sur le front jusqu’à sa démobilisation le 14 juillet 1940.

Comme ses confrères, il doit également se soumettre au questionnaire exigé par la loi du 11 septembre 1940 sur sa nationalité française. Paul déclare d’abord sur l’honneur à son confrère rapporteur Joseph Python que son père est né à Bordeaux en 1850, et que lui-même a été cité à l’Ordre de la 7eme armée en 1914-1918. Il entretient d’ailleurs d’excellentes relations avec son rapporteur et confrère Joseph Python. Il est ravi d’avoir de ses nouvelles, l’informe que sa famille va bien, qu’il a adressé tous les justificatifs au ministère de la Justice à Vichy et au bâtonnier. Il se réjouit également que Joseph Python soit son rapporteur : « Heureux de te savoir en bonne santé et mon rapporteur ».

Domicilié alors à Cannes, il rédige un courrier au bâtonnier en novembre 1940 « en vue de mon maintien au tableau de l’Ordre des Avocats à la Cour d’Appel de Paris » accompagné d’une quinzaine de justificatifs familiaux et militaires (distinctions, notes d’officiers…). Il termine sa lettre en précisant qu’il a eu « l’honneur de faire l’objet de félicitations avec mention au bulletin officiel de Monsieur le Maréchal de France Ministre de la Guerre Philippe Pétain le 2 octobre 1934 » et y joint naturellement la lettre de félicitations. Paul est en confiance avec son rapporteur, avec son bâtonnier, avec son Ordre ; il est maintenu au tableau, par décision du Conseil de l’Ordre du 3 décembre 1940… Ce sera de courte durée….

En effet, professionnel du droit, respectueux des règles, il répond au nouveau décret « numérus clausus » du 16 juin 1941 relatifs aux avocats juifs. Il renvoie au bâtonnier le 12 juillet 1941 tous ces états de services, tant civils que militaires (soit 14 photographies et deux annexes), justifications qu’il estime de se « prévaloir des dispositions du décret envisagé, en ce qui concerne ma situation d’ancien combattant, décoré à titre militaire, cité en 1914/1918 et en 1939/1940, titulaire de la Croix des Services volontaires ». Or en février 1942, un courrier du commissariat général des affaires juives l’informe que la lettre qu’il avait adressée au Maréchal de France, chef de l’Etat pour lui exposer sa situation vient d’arriver dans leurs services. Après un rappel des termes de l’article 1er, alinéa 5 du décret, relatif au maintien par mérite professionnel, à la demande du Conseil de l’Ordre, le directeur du Statut des personnes le somme d’adresser au Conseil de l’Ordre une requête. En conséquence, il cesse de figurer au tableau par application de l’arrêt de la Cour de Paris en date du 12 février 1942. Cette décision apparaît comme incompréhensible pour cet homme droit, respectueux des règles, ardent patriote comme en témoigne son engagement militaire.

Paul est informé de cette décision par le commissaire de police de Cannes qui l’a convoqué. « Douloureuse surprise » écrira-t-il au bâtonnier le 23 février. « Rien dans ma vie professionnelle, qui fut toute d’honneur et de correction, ne pouvait me faire prévoir qu’après plus de 40 ans d’inscription, je serais véritablement chassé du barreau ». Il explique alors qu’il y a eu des dysfonctionnements administratifs dans son dossier. Plusieurs difficultés ont fait que les officiers et soldats du train, « arme qui contribua cependant à gagner bien des batailles », n’avaient pas tous reçu leur carte de combattant. Paul, « officier discipliné » a estimé qu’il n’avait pas à la solliciter mais à attendre qu’elle lui soit donnée, ce d’autant que cette carte avait été réclamée pour tous les officiers par le colonel Marchal, ancien colonel du 19ème et président de l’amicale du train. Ne l’ayant pas, et en vertu de la loi du 22 juillet 1941, prorogeant le délai de présentation des demandes de carte du combattant pour les opérations de guerre antérieures à la guerre de 1939/40, il avait adressé, par lettre recommandée avec accusé de réception) une demande tendant à cette fin au secrétaire général de l’office départemental des Mutilés, combattants, victimes de guerre et pupilles de la Nation (annexe de Nice). Lettre restée sans réponse, qu’il a réitérée dans les mêmes termes le 22 janvier 1942. De même en 1941, alors qu’il a été cité à l’Ordre du groupe, le chef de l’annexe du Bureau liquidateur du Train à Jurançon l’informe par courrier le 13 mars 1941 qu’il n’y a aucun registre d’actes administratifs et de citations dans les archives (incomplètes) du groupe 214. Il écrit alors, conformément aux lois et décret en vigueur, un courrier à l’Amiral de la flotte, le 22 janvier 1942, deux exemplaires « certifiés conformes par la Gendarmerie de Cannes » de sa citation, « pour les suites qu’elle comportait et pour l’homologation ». Il reçoit le 21 janvier 1942 une réponse de son ancien chef de corps qui l’informe que les deux exemplaires de sa citation partent par la voie officielle au bureau de Vichy au sous-secrétariat d’Etat à la guerre.

L’administration en temps de guerre est complètement désorganisée et la transmission des informations et des justificatifs sont complexes, ce que Paul ne manque pas de remarquer dans son courrier au bâtonnier : « toutes les pièces justificatives sont à votre disposition en zone non occupée, la chancellerie n’en ayant pas pu assurer l’acheminement ».

Sa situation ne s’arrangera pas. En effet, un courrier du Procureur général daté du 12 mars 1942 adresse au bâtonnier la lettre de Paul Foy transmise par l’intermédiaire du Garde des Sceaux. « M. Paul Foy, de race juive, n’ayant, jusqu’à ce jour, produit aucune pièce justificative permettant de le classer dans la catégorie des avocats susceptibles d’être maintenus par priorité dans l’exercice de leur profession, est compris dans la liste des avocats juifs appelés à cesser leur fonction dans le délai de deux mois, conformément aux dispositions de l’article 8 du décret du 16 juillet 1941 ». Chacun appréciera le langage administratif…. Il apparaît toutefois surprenant que Paul soit identifié comme étant de confession juive, puisque les raisons avancées dans sa demande de maintien au tableau sont d’ordre administratives quant à son statut d’ancien combattant. Nous n’avons retrouvé aucune mention de cette appartenance ou religion dans les informations familiales que nous avons consultées, à l’exception d’une parution de mariage en deuxième noce dans l’Univers Israélite, laissant supposer de telles origines.

Paul restera radié du Barreau de Paris, jusqu’au 14 octobre 1944, date à laquelle il est revenu à Paris et il demande sa réintégration.

En même temps que cette guerre administrative, Paul doit aussi se battre avec les événements tragiques de cette période : ses trois fils sont combattants, engagés en résistance. Edouard, mobilisé en 1939 rejoint les F.F.C du réseau Alliance, et est fait prisonnier de guerre ; Jean-Louis, avocat stagiaire, et Francis sont engagés dans l’Armée Secrète. Edouard sera libéré, Jean-Louis sera blessé en 1944 (dont il décèdera en 1946) et Francis mourra pour la France à 20 ans lors du combat de St Georges d’Heurtières en Haute Savoie le 27 août 1944.

Après les années sombres, Paul poursuit sa vie professionnelle d’avocat et d’avocat engagé. Après la guerre, il plaide de nombreux recours pour des naturalisations.

Il est aux côtés du bâtonnier Lussan l’un des fondateurs de la Caisse des règlements pécuniaires de l’Ordre des avocats parisiens en 1957, première CARPA française, dans le but d’assurer une gestion rigoureuse, sécurisée et tracée des fonds reçus par les avocats pour le compte de leurs clients. Il « a été une aide merveilleuse par sa présence continuelle et représentait à la BNP l’esprit de l’Ordre ». Il en deviendra trésorier et vice-président.

Il milite également avec plusieurs confrères en 1958 pour une modification du régime pénitentiaire des fils de fusillés actuellement détenus à la prison de Fresnes et dans diverses prisons de province, en demandant pour eux de meilleures conditions de détention : parloir libre, cellules ouvertes, repas en commun, promenade en commun libre et possibilité de sports et jeux, etc.

Il terminera sa carrière professionnelle en étant élu membre du Conseil de l’Ordre de 1957 à 1961.

« Doué d’un talent oratoire certain, extrêmement cultivé, possédant des connaissances juridiques approfondies, il a toujours servi la Justice avec un sens du devoir et une conscience scrupuleuse. Avocat de grand renom, il a été appelé par ses confrères, qui lui manifestaient ainsi leur estime et leur confiance à faire partie du Conseil de l’Ordre de 1957 à 1961. Il a rempli les fonctions dont il était chargé avec tact, compétence et dévouement.

D’une grande générosité et d’un sens social élevé, M. Foy apporte en outre son concours désintéressé et efficace à la Caisse nationale des barreaux français dont il est secrétaire général, à l’entraide confraternelle des avocats à la Cour dont il est Trésorier et à la Caisse des règlements pécuniaires des avocats dont il est également Trésorier. Dans toutes ces activités, il fait preuve des mêmes qualités intellectuelles et morales qui lui valent l’admiration de ses pairs.

Les services militaires de M. Foy sont extrêmement brillants. Titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Croix de guerre 1939-1945, il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, A titre militaire, le 5 novembre 1928 est promu officier, également à titre militaire le 10 novembre 1948.

Il n’est pas indifférent d’indiquer également que ses deux fils, suivant en cela la tradition familiale d’héroïque courage et l’exemple de leur père, ont appartenu à la résistance et ont tous deux trouvé une mort glorieuse à la Libération, l’un à l’âge de vingt-trois ans et l’autre à l’âge de vingt ans, après avoir mérité de magnifiques citations. C’est avec un émouvant courage que M. Foy a supporté sa douleur. Le Barreau et la famille judiciaire tout entière s’enorgueillissent de compter Parmi eux une personnalité aussi éminente ». Discours lors de la remise du titre de commandeur de la Légion d’honneur, 1948.

Cet avocat discret, brillant, patriote, s’éteindra le 22 février 1970 à l’âge de 91 ans.

Cindy GERACI

Sources et bibliographie : Paul Foy.