Les avocats emploient régulièrement l’expression « Défendre la veuve et l’orphelin ». Connaissez-vous son origine ?

Les premières formulations écrites se trouvent dans l’Ancien Testament. Ces textes sont le reflet d’une époque qui voit l’émergence des premières règles sociales destinées à garantir la protection des plus pauvres ; le duo veuve-orphelin devient un symbole éloquent de fragilité.

Cette expression intègre rapidement le langage courant. L’image de la défense des plus pauvres est d’abord associée à la chevalerie : le Livre de l’ordre de chevalerie de Raymond Lulle (v.1275) énonce ainsi que « le métier du chevalier est de défendre les veuves, les orphelins et les impotents ».

Dans le même temps, alors que le métier d’avocat s’organise en France, la veuve et l’orphelin sont progressivement associés – comme justiciables – à l’iconographie de la profession : Saint Yves, patron des avocats, en est l’un des premiers exemples, étant souvent représenté leur venant en aide.

Dès lors, avocat, veuve et orphelin sont dépeints sur de nombreuses œuvres, sous un point de vue dramatique (comme les dessins d’audience de Jean-Louis Forain) mais aussi dans des représentations plus comiques (telle les caricatures d’Honoré Daumier).

© Ordre des Avocats de Paris / Service du Patrimoine – @museedubarreau.

Gravure anonyme, XVIIe siècle. La Justice couronnée, assise sous un dais, tient le glaive et la balance. A ses pieds, de nombreuses allégories divisées en bons et mauvais plaideurs. Parmi les bons plaideurs, à droite : « Viduis et pupillis », une veuve et ses deux orphelins.

 

Scène d’audience, gravure en couleurs de Jean Louis Forain (début du XXe siècle)

 

« Il défend l’orphelin et la veuve, à moins pourtant qu’il n’attaque la veuve et l’orphelin ». Lithographie d’Honoré Daumier, Les gens de Justice, paru dans le Charivari, 1er septembre 1846, extraite de l’ouvrage de Les avocats de Daumier par Claude Petit.