Rendre un « jugement de Salomon » est une expression régulièrement utilisée dans le langage courant comme dans les couloirs des tribunaux. Quelle est son origine ?
Mentionnant le nom du roi d’Israël Salomon, cette histoire est racontée dans le Premier Livre des Rois, livre de l’Ancien Testament. Le roi Salomon devait juger un différend entre deux femmes : toutes les deux étaient mères d’un nouveau-né, mais l’un des deux enfants était décédé et les deux femmes revendiquaient la maternité de l’enfant survivant.
Face à une telle situation, Salomon réclame une épée pour partager l’enfant en deux. L’une des deux femmes déclare alors préférer renoncer à l’enfant plutôt que de le voir mourir : Salomon reconnaît dès lors la véritable mère de l’enfant, et ordonne de le lui rendre. Face à cette situation semblant confuse et inextricable, le roi-juge propose donc une solution d’apparence déroutante mais permettant de faire ressortir la vérité.
Par extension, un jugement de Salomon désigne donc un verdict mettant fin à un conflit en renvoyant dos à dos les parties : soit en partageant les torts, soit en contraignant l’une des parties à renoncer à son action.
Ce jugement de Salomon se retrouve dans un grand nombre de récits populaires et a inspiré de nombreux artistes, créant ainsi une riche iconographie, dont l’un des exemples les plus connus est le tableau de Nicolas Poussin, conservé au Musée du Louvre.
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