Lors de la bataille de Waterloo, blessé grièvement, il est fait prisonnier et transféré en Angleterre. Il écrit à Louis XVIII le 20 juillet 1815 pour lui jurer fidélité et obtenir la permission de rentrer en France. De retour en France, malgré les risques encourus suite à l’Ordonnance royale du 24 juillet 1815, il est arrêté et traduit devant le conseil de guerre.

Portrait du Général Cambronne
Il comparaît devant les juges militaires le 26 avril 1816, assisté de son avocat Pierre Antoine Berryer dit Berryer fils. Pierre Antoine Berryer, bien moins connu que son père Pierre Nicolas, âgé de 26 ans, n’a alors que cinq années de barreau.
Il plaide en mettant d’abord en avant la brillante carrière militaire de son client et ses actes de bravoure. Puis il exalte la fidélité de Cambronne à ses engagements envers Napoléon plutôt que d’implorer l’indulgence du conseil de guerre.

Pierre-Antoine Berryer
Cambronne est acquitté le 26 avril 1816. Mais cette victoire est jugée insupportable pour les ultraroyalistes, alors majoritaires à la chambre des députés. Un pourvoi en révision est alors formé par le commissaire du Roi, qui contraint Cambronne à demeurer en prison jusqu’au 6 mai : Berryer plaide à nouveau et arrache au conseil de révision, par trois voix contre deux, la confirmation de l’acquittement et la remise en liberté de son client.

Notes manuscrites de Me Berryer fils pour la défense du Général Cambronne, 1816. Extrait (transcription des dernières lignes) : « Pour n’avoir point à redouter ce terrible arrêt de la postérité, les magistrats doivent en ces occasions examiner avec soin si l’action qui leur est dénoncée serait jugée criminelle dans tous les temps, dans tous les lieux et par tous les hommes sages. C’est ainsi, MMrs, c’est ainsi, que la condamnation serait considérée comme une condamnation injuste – j’espère le prouver en peu de mots. Position doublement difficile nécessité bien qualifier délit, impossibilité appliquer lois ordinaires. et s’il manque encore quelques traits à ce caractère que je viens de peindre, des preuves se présenteront en foule, vous verrez se déployer toute la noblesse d’une âme grande et forte, dans les faits même qui servent de fondement à l’accusation».
Cette affaire vaut à Berryer une convocation devant le Conseil de discipline, certains l’ayant jugé comme « prévenu d’avoir professer, dans la défense du général Cambronne […], des doctrines dangereuses et propres à blesser le système de la légitimité » (La Quotidienne, 16 mai 1816). Ce dernier le mettra hors de cause.
Cambronne se mariera en 1820 et prendra sa retraite. Il mourra à Nantes en janvier 1842.