Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904) a mené de front une double carrière d’avocat et d’homme politique.

Fils d’avocat, il effectue ses études de droit à Poitiers avant de présenter sa thèse de droit à Paris. Il s’inscrit au barreau de Saint-Nazaire puis au barreau de Rennes. Devenu député de cette ville en 1879, il est deux ans plus tard ministre de l’Intérieur dans le gouvernement dirigé par Léon Gambetta.

Buste en bronze de Léopold Bernstramm (1859-1939, sculpteur allemand; il a été l’un des sculpteurs attitrés du Musée Grévin) ; Sciot-Decauville fondeur (Paris), fin 19e siècle. Don de Mme Waldeck-Rousseau, 1905.

Inscrit au barreau de Paris en 1886, il est expert en droit civil. Peu aimé de ses confrères, par son caractère froid et distant, il s’impose quand même comme l’un des plus grands avocats d’affaires de son temps (il plaide notamment pour Lebaudy et pour l’ingénieur Eiffel dans l’affaire de Panama). Il se spécialise dans les affaires financières de justice et fait de son cabinet l’un des plus réputés de la capitale.

Il aime aussi se consacrer aux affaires concernant les arts et lettres. Il défend Coquelin contre la Comédie Française et même Emile Zola l’éditeur Wilder contre la famille de Richard Wagner.

Au Palais de Justice comme au Parlement, il retient l’attention par un discours austère et rigoureux, bien loin de l’éloquence enflammée qu’adoptent d’autres orateurs.

En 1899, Waldeck-Rousseau est appelé à former le plus long gouvernement de la Troisième République (1899-1902). Il est notamment à l’origine de la grâce présidentielle accordée à Dreyfus après sa seconde condamnation ; c’est également sous son ministère qu’est promulguée la loi de 1901 relative aux associations.

En 1902, Waldeck-Rousseau démissionne pour raisons de santé ; il meurt deux ans plus tard, d’un cancer du pancréas.