Autoportrait original dessiné à la plume, travers lequel l’accusé s’est représenté de profil, assis dans un fauteuil « avec le juge d’instruction » daté du 13 novembre 1869.

Cet autoportrait se trouve dans l’ouvrage Le Crime de Pantin paru en 1870, librairie de la Publication. Il s’agit d’une édition complète illustrée et de l’exemplaire relié pour la famille Gayffier, avec chiffre en pied du dos et ex-libris armorié. Cet ouvrage comprend le récit du crime, l’acte d’accusation et la conclusion de l’affaire. Le Musée s’en est porté acquéreur en 2014.

 

Troppman ou le crime de Pantin

 Le 20 septembre 1869, Langlois, cultivateur à Pantin, découvre dans son champ des traces de sang, qu’il suit jusqu’à un foulard dont un coin sort de la terre. A l’aide de ses outils, il creuse et met au jour six cadavres encore tièdes : une femme et cinq enfants.

Jean-Baptiste Troppman, 20 ans, est arrêté par hasard lors d’un contrôle de gendarmerie au Havre : il porte sur lui le portefeuille de Jean Kinck, mari et père des victimes. Il reconnait sa présence sur les lieux mais désigne le père et le fils, encore non retrouvés, comme les auteurs du crime. Il est arrêté et mis en prison. Le 26 septembre, alors que le champ de luzerne est devenu un lieu d’attraction pour les badauds, un septième corps, celui de Gustave le fils aîné, est découvert dans une autre partie. Troppman nie toujours en accusant Jean Kinck, semant toutefois le doute parmi les enquêteurs.

Le 12 novembre, Troppman avoue son crime : il reconnaît avoir empoisonné Jean Kinck et indique l’endroit où sera retrouvé le cadavre.

Le procès s’ouvre le 28 décembre 1869. Les pièces à conviction sont apportées et placées sur une table au bas de la cour. On y voit notamment la pelle et la pioche qui ont servi au creusement de la fosse de Pantin, ainsi que le foulard ayant servi à étrangler deux des enfants, et une éprouvette contenant un morceau des intestins de Jean Kinck.

Troppman sera condamné à la peine capitale et guillotiné le 19 janvier 1870.

 

Troppmann, série Le crime ne paie pas, récit de Paul Gordeaux et images de Chancel, 1953.

Couverture et Première page.

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