Né à Lyon en 1809, d’un famille de commerçants savoyards, Jules Favre vient étudier le droit à Paris à l’âge de 17 ans, après avoir passé un an en Italie.

Il est licencié en 1830, quelques jours après avoir combattu sur les barricades aux Trois Glorieuses. Il revient s’installer à Lyon en 1832 où il ouvre son premier cabinet. Il devient l’avocat du journal Le Précurseur, ce qui lui a permis d’acquérir une certaine notoriété.

Sa carrière judiciaire débute qu’en 1835 lorsqu’il prend la défense des insurgés de Lyon de 1834 (appelés aussi Révolte des Canuts), dans une monarchie de Juillet encore instable et fragile. 10000 insurgés prisonniers seront jugés dans un énorme procès, tous condamnés à la déportation ou à de lourdes peines. Il revient s’installer à Paris en 1836.

Il collabore à plusieurs journaux comme le Droit, le National et le Monde et entame une carrière politique : il entre au cabinet de Ledru-Rollin comme secrétaire général du Ministre de l’Intérieur, avant de siéger au Palais-Bourbon en 1848.

En 1837, il défend André Chazal, le mari de Flora Tristan, accusé de relations incestueuses avec sa fille.

Il prend position en faveur des opposants au régime de Napoléon III et à sa politique et devient ainsi sous le Second Empire le chef de file de l’opposition républicaine. Il défend ainsi en 1858 Orsini, auteur d’un attentat contre Napoléon III, et lui conseille la rédaction, ou du moins l’envoi, de la fameuse lettre à l’empereur clamant la nécessité de l’unification italienne. L’accusé n’en est pas moins condamné à mort et guillotiné.

Carte postale. S.D. Acquisition 2018.

Il est élu bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Paris de 1860 à 1862. En 1861, il présente au barreau une personnalité prometteuse : Gambetta, sur lequel il ne tarit pas d’éloges. Il plaide alors de nombreuses affaires, tant en province qu’à Paris. Il défend notamment Garnier-Pagès (1803-1878) lors du procès des 13, aux côtés d’autres personnalités républicaines comme Jules Grévy ou encore Emmanuel Arago, mais se démarque en étant le seul à faire sa plaidoirie. Obtenant l’acquittement de Garnier-Pagès, ce procès des 13 sera l’affaire la plus brillante et la plus célèbre de sa carrière d’avocat.

Buste en bronze de Louis Ernest Barrias (1841-1905), F. Barbedienne fondeur (Paris), 1862.

Le 2 mai 1867, il entre à l’Académie française en remplacement de Victor Cousin.

Député républicain en avril 1848, député de l’opposition républicaine à l’Empire en 1857, il devient ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de Défense nationale en 1870, et c’est à ce titre qu’il négocie la paix entre la France et la Prusse avec Bismark : c’est « l’entrevue de Ferrières ». Cette entrevue est un échec et ne parvient pas à faire éviter le siège de Paris.

Jules Favre, tête disproportionnée, des larmes tombant de la barbe dans un seau sur lequel figure l’inscription « Larmes de Ferrières ». Il tient dans sa main gauche une serviette où est inscrit « Serviette de Versailles » et dans la droite un mouchoir où est inscrit : « Mouchoir de Ferrières ». Acquisition 2015.

Le Musée conserve dans ses fonds de nombreux documents de Jules Favre (gravures, caricatures, manuscrits, correspondance).