Portrait de Linguet, gravure d’Augustin de Saint-Aubin d’après Jean-Baptiste Greuze, 1780.Legs Henri Moulin, 1885.

Né d’un père avocat au Parlement, Linguet fut un élève brillant qui fit ses études à Paris. D’abord secrétaire du Duc des Deux Ponts, il voyage en Pologne, puis devient aide de camp du prince de Beauveau en Espagne. Il y apprend l’espagnol et traduit les poètes et dramaturges Calderon et Cope de Vega.

Avocat, il improvise ses plaidoiries. Il plaide en 1770 contre le Duc d’ Aiguillon : son client fut victime d’un coup d’épée très violent ayant entraîné l’amputation du bras. Quelques temps après il deviendra l’avocat du Duc contre le procureur général Caradeuc de la Chalotais victime d’un empoisonnement.

Sa fougue et son verbe ne sont pas toujours très appréciés dans les prétoires, et l’amèneront à être radié du Barreau en 1774, à l’issue du procès de la comtesse de Béthune contre le Duc de Broglie.

Il se reconvertit alors dans le journalisme.

Il est arrêté en septembre 1793 pendant la Terreur, accusé de publication d’articles élogieux dans son journal afin d’obtenir des gratifications de monarques étrangers. Il est jugé, condamné et guillotiné le 27 juin 1794.

La célébrité de Linguet, homme de lettres autant sinon plus qu’avocat, dépassait largement le cadre étroit du Palais. Un dessinateur anonyme du XVIIIe siècle a évoqué les mésaventures de Linguet en quatre croquis dont nous présentons les deux premiers ci-dessous : rencontres avec Turgot et Miromesnil (ministres de Louis XVI).

Plume et lavis, d’après Hubert François Gravelot, 1750 (après). Don Alex Loeb, 1907-1964.

 

 

Mémoire au Roi, par M. Linguet, concernant ses réclamations, actuellement pendantes au Parlement de Paris.1776. A Londres, chez Thomas Spilsbury. Edition originale.