Né en 1769 en Lorraine, Michel Ney fait des études au collège des Augustins de Sarrelouis. Il commence sa carrière comme clerc de notaires avant de devenir contremaître des mines et des forges. Puis il entre au service à 18 ans comme hussard, dans le régiment Colonel Général à Metz. Il devient sous-officier à la Révolution Française.
Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès de la République helvétique en 1802, il impose le gouvernement unitaire voulu par le Premier consul et pacifie ce pays menacé de guerre civile, ce qui lui vaut l’estime de Talleyrand.
A la proclamation de l’Empire le 18 mai 1804, 18 maréchaux sont nommés dont Ney (au 12e rang). Il est nommé Grand aigle en 1805. Il gagne plusieurs batailles dont celles d’Elchingen mais se retrouve en difficulté lors de celle d’Iéna en 1806 : encerclé avec ses troupes, il doit son salut au Maréchal Lannes. Il permet également la victoire à la bataille d’Eylau en 1807 puis celle de Bérézina en 1812.
En 1815, le Maréchal Ney, fidèle de Louis XVIII, se rallie à Napoléon, facilitant le retour de ce dernier à Paris. Peu après la défaite de Waterloo le 18 juin 1815, Ney choisit de trouver refuge en province. Il est recherché pour avoir trahi le Roi et arrêté le 5 août 1815.
En vertu d’une ordonnance royale du 24 juillet 1815, il comparaît devant un Conseil de guerre et est défendu par André Marie Jean Jacques Dupin Aîné et Pierre Nicolas Berryer dit Berryer père, qui décident de décliner la compétence des juges militaires, en raison de la qualité de pair de France du Maréchal. Après une plaidoirie de Berryer Père, le Conseil de guerre, composé de frères d’armes de l’accusé, dont plusieurs s’étaient ralliés à Napoléon durant les Cent Jours, se déclare incompétent pour juger cette affaire le 10 novembre 1810.
« Accusé de haute trahison et d’attentat contre la sûreté de l’Etat », une ordonnance royale confie à la Chambre des Pairs le soin de le juger : l’acte d’accusation est rédigé en cinq jours, et les débats commencent dès le 21 novembre, au Palais du Luxembourg, en présence de nombreux représentants des puissances étrangères.
Une écrasante majorité se prononce le 6 décembre 1815 pour la peine de mort, appliquée le lendemain. Il est exécuté avenue de l’Observatoire à Paris, le 7 décembre 1815.
« Adieu, mon cher défenseur, nous nous reverrons là-haut » se rappellera avec émotion Berryer Père.